Voir aussi : les semi-conducteurs - la jonction PN - Le générateur photovoltaïque -
La cellule photovoltaïque
est l'élément de base des panneaux solaires qui
produisent de l'électricité.
Description
Un cristal semi-conducteur dopé
P est recouvert d'une zone très mince dopée
N et d'épaisseur e égale à
quelques millièmes de mm. Entre les deux zones se trouve
une jonction J.
La zone N est couverte par une grille métallique
qui sert de cathode k tandis qu'une plaque métallique
a recouvre l'autre face du cristal et joue le rôle
d'anode. L'épaisseur totale du cristal est de l'ordre du
mm.
Un rayon lumineux qui frappe le dispositif peut pénétrer
dans le cristal au travers de la grille et provoquer l'apparition
d'une tension entre la cathode et l'anode. En général
le semi-conducteur de base est du silicium monocristallin comme
celui qui est utilisé pour la fabrication des transistors
mais on rencontre maintenant plus fréquemment du silicium
polycristallin moins coûteux à produire.
La photoconductibilité
Dans l'obscurité un cristal
ordinaire de semi-conducteur
présente une résistivité élevée.
Lorqu'il est fortement éclairé par un rayonnement
de fréquence assez élevé (lumière
visible ou UV) sa résistivité diminue, c'est le
phénomène de photoconductibilité. Les photons
ph qui constituent le rayon lumineux sont
des grains d'énergie d'autant plus élevée
que la fréquence de l'onde correspondant à ce rayon
lumineux est grande ( de l'ordre de 500 à 700 térahertz,
voir le spectre de la lumière
blanche). Si la fréquence du rayonnement est grande
donc l'énergie du photon suffisante, ce photon pourra aider
un électron bloqué dans la bande de valence à
sauter dans la bande de conduction. Pour le silicium cristallin
la largeur de la bande interdite, donc l'énergie Eg minimum
nécessaire à l'electron pour passer de la bande
de valence à la bande de conduction, est de 1,1 électron-volt.
C'est la prolifération d'électrons "libres"
(et des "trous" correspondants) qui rend le matériau
plus conducteur.
La fréquence du rayonnement et l'énergie du photon
Un rayon lumineux monochromatique (comme une des composantes de
la lumière jaune-orangée d'une lampe à vapeur
de sodium, la raie D1) peut être considéré
de deux manières :
- le modèle ondulatoire : le rayonnement est une onde de
fréquence f (ou "n", la lettre grecque nu) en hertz
et de longueur d'onde "l" en m (ou plus généralement
en nanomètres). Pour la raie D1 f = 509 THz (terahertz)
pour une longueur d'onde de 589,5 nm.
- le modèle corpusculaire : le rayon lumineux est composé
de grains de lumière dont l'énergie individuelle
(en joule) est égale au produit de la constante
de Planck par la fréquence (en hertz) du rayonnement
: W = h.f
Dans notre exemple l'énergie W du photon est de 3,37.10-19
J soit 2,1 eV (électron--volt), unité plus pratique
à utiliser pour ces très faibles énergies.
Fonctionnement de la cellule photovoltaïque
Il s'agit simplement d'une diode
à jonction PN particulière. La présence du
champ électrique dû à l'existence de la jonction
provoque l'accumulation vers les deux électrodes a
et k des porteurs de charge produits par le rayonnement
lumineux. Une force électromotrice d'environ 0,5 à
0,6 volts apparaît entre ces électrodes. Le dispositif
est un générateur électrique. L'intensité
maximum du courant produit dépend de la surface de la cellule
et de la valeur de l'éclairement : pour la courbe a
ci-contre l'éclairement était plus élevé
que pour les courbes b et c.
La tension produite par la cellule dépend peu de l'éclairement
mais diminue de façon sensible lorsque la température
augmente. La courbe c a été relevée
à une température plus élevée que
celle de la courbe b.
Spectre d'une photopile au silicium cristallin
On sait que l'énergie Eg minimum pour faire passer un électron
de la bande de valence à la bande de conduction est de
1,1 eV pour le silicium cristallin (pour les isolants Eg est de
l'ordre de 5eV). On peut calculer la fréquence minimum
du rayonnement dont le photon de base possèdera une énergie
supérieure à cette valeur.
Commençons par convertir cette énergie de 1,1eV
en joules, sachant que 1eV = 1,6022.10-19 J
1,1eV = 1,7624.10-19 J
Ce qui correspond à un rayonnement infra-rouge. Voir spectre de la lumière visible.
Rendement d'une photopile
La puissance par m² du rayonnement solaire reçu à
la surface de la Terre (donc l'éclairement en W/m²)
est de l'ordre de 1000W/m², valeur dépendant de la
latitude, de la saison, des conditions météorologiques.
Un générateur photovoltaïque d'une surface
utile de 1 m² orienté perpendiculairement aux rayons
du soleil et recevant une puissance lumineuse de 1000 W ne produit
en réalité que 60 à 200 W "électrique"
suivant la technologie avec laquelle il a été fabriqué.
Le rendement d'une cellule fabriquée à partir d'un
monocristal est un peu supérieur à 15%, de silicium
polycristallin de l'ordre de 10 à 15% et de silicium amorphe
entre 5 et 10% (les coûts de fabrication sont eux aussi
dégressifs).
Ces faibles rendements sont dus aux pertes (réflexion,
pertes Joule...) et au fait que la sensibilité de la cellule
ne couvre pas la totalité du spectre du rayonnement solaire
: le seuil de conduction, déterminé par l'énergie
Eg de 1,1eV pour le silicium cristallin, correspondant à
une fréquence de 266 THz comme on l'a vu ci-dessus.
D'autres matériaux sont utilisés : tellurure de
cadmium, arséniure de gallium, diséléniure
de cuivre et d'indium (CIS). Ces technologies sont encore très
coûteuses mais elles laissent espérer des rendements
bien supérieurs au silicium et une durée de vie
plus grande.
Association de cellules
Pour obtenir une force électromotrice
supérieure à 12 volts il est nécessaire de
mettre en série plusieurs cellules de 0,6 volts. Par exemple
un panneau fournissant 20 volts à vide est constitué
de 36 cellules. Par contre, la mise en parallèle de cellules
permet d'obtenir un courant d'intensité plus grande donc
une puissance plus élevée. Le câblage série-parallèle
est utilisé pour obtenir un générateur aux
caractéristiques souhaitées.