Voir aussi : le
Soleil - Le magnétisme
- Le cycle solaire - L'ionosphère - La
magnétosphère -
L'atome -
Définition
L'aurore polaire, appelée aurore boréale
dans l'hémisphère nord et aurore australe
dans l'hémisphère sud, est un phénomène
lumineux de la haute atmosphère apparaissant dans les régions
de latitudes magnétiques élevées (entre 65
et 75 degrés), autour des pôles magnétiques
dans une zone annulaire justement appelée zone aurorale.
Mécanisme de formation
Lors d'un sous-orage polaire accompagnant un orage magnétique,
un afflux de particules chargées éjectées
par le Soleil lors d'une éruption
chromosphèrique ou un sursaut solaire important vient
bousculer le bouclier que constitue la magnétosphère.
Des particules électrisées à haute énergie
peuvent alors être captées et canalisées par
les lignes du champ magnétique terrestre
du côté nuit de la magnétosphère (la
queue) et aboutir dans les cornets polaires. Ces particules
(électrons et parfois protons) excitent ou ionisent les
atomes de la haute atmosphère (l'ionosphère).
L'ionisation provoquée par cette concentration de charges
se traduit par des nuages ionisés réfléchissant
les ondes radio et par l'émission de lumière, l'aurore,
dont la couleur dépend des atomes ionisés. Comme
la nature de ces ions
(oxygène, azote, hydrogène...) dépend de
l'altitude, la couleur dépendra également de l'altitude.
Ceci explique en partie les variations de teintes des nuages,
draperies, rideaux, arcs, rayons... qui se déploient dans
le ciel à des altitudes comprises entre 80 et 1000 km.
L'étude spectrographique de la lumière émise
montre la présence de l'oxygène (raie verte à
557nm et doublet rouge à 630 et 636nm) entre 120 et 180km
d'altitude, de l'azote et de ses composés et de l'hydrogène
(656nm) lors des ''aurores à protons''. Aux plus basses
latitudes, la couleur observée le plus fréquement
est le rouge (altitudes 90 à 100km).
Le spectacle est très changeant et peut débuter
par la formation d'un arc (arc auroral) perpendiculaire au méridien
magnétique du lieu puis s'accompagner de rayons parfois
animés d'une pulsation plus ou moins rapide (0,05 à
15 hertz) ou se déplacer plus ou moins rapidement. On observe
parfois des lueurs ressemblant à un rideau ou une draperie
agitée par la brise.
La luminosité peut varier beaucoup et le phénomène
peut durer de quelques minutes à quelques dizaines de minutes.
Il est très rare d'observer des aurores à des latitudes
inférieures à 50 degrés. Cela se produit
seulement pendant la période d'activité solaire
maximale du cycle de 11 ans, lors des éruptions solaires
les plus importantes.
Aurore du 20/11/2003
La
photo ci-contre a été prise le 20/11/2003 à
19h15 par Raymond, F5JAE, à l'aide de son appareil numérique
Olympus C4000.
Conditions : f/2,8 - pose de 16 secondes - ISO400 - focale
32mm
Lieu : La Chapelle-sous-Chaux, près de Belfort (90)
- France.
Cette aurore polaire a été exceptionnelle car observée
jusque dans le sud de l'Europe. Elle a donné lieu à
des contacts radio en télégraphie sur la bande amateur
des 2 mètres.
Historique
Les aurores boréales ont été observées
depuis toujours mais n'ont été étudiées
scientifiquement qu'à partir du 17ème siècle.
- En 1621, l'astronome français Pierre Gassendi décrit
ce phénomène observé jusque dans le Sud de
la France et lui donne le nom d'aurore boréale.
- Au 18ème siècle, l'astronome anglais Edmond Halley
soupçonne le champ magnétique terrestre de jouer
un rôle dans la formation des aurores boréales.
- Henry Cavendish, en 1768, parvient à évaluer l'atitude
à laquelle se produit le phénomène
- 1896 Le phénomène est reproduit en laboratoire
par Kristian Birkeland. Les travaux de Earl Stormer sur les mouvements
des particules électrisées dans un champ magnétique
facilita la compréhension du mécanisme de formation
des aurores.
- A partir de 1957, l'exploration spatiale a permis non seulement
une meilleure connaissance des aurores polaires terrestres, mais
aussi l'observation de phénomènes auroraux sur les
grosses planètes comme Jupiter ou Saturne.