Voir aussi : l'atome et l'électron - les semi-conducteurs - la jonction PN - La diode au silicium -
17 juin 1948
Cette date est celle du brevet du premier transistor (TRANSfer
resISTOR) à pointes déposé par J. BARDEEN
et W.H. BRATTAIN de la société américaine
Bell Telephone. En 1949 c'était le tour du transistor à
jonction imaginé par W. SHOCKLEY et réalisé
fin 1951. En 1954 plus d'un million de transistors avait déjà
été produits.
Structure d'un transistor à jonction
Le transistor bipolaire (ainsi
nommé pour le diférencier du transistor à
effet de champ) est formé de deux jonctions PN en série, tête-bêche,
comme sur la figure ci contre. L'ordre peut être PNP (en
haut) ou NPN (en bas). Les deux jonctions sont réalisées
sur un même monocristal intégré dans un boîtier
muni de 3 connexions reliées à chacune des 3 zones
P, N et P ou N, P et P.
Les 3 connexions sont appelées :
- E : émetteur
- B : Base
- C : collecteur
La comparaison avec les deux diodes représentées
au-dessus de chacun des deux dessins s'arrête là
car un point très important n'est pas mis en évidence
sur les dessins : la distance entre les deux jonctions, autrement
dit l'épaisseur de la zone dopée correspondant à
la base, est extrémement mince : quelques microns (millièmes
de mm).
Le monocristal est dans la grande majorité des cas du silicium
et la plupart des transistors sont des NPN.
La différence entre émetteur et collecteur est dû
au dopage plus élevé pour la zone correspondant
à l'émetteur.
Fonctionnement du transistor bipolaire
Le fonctionnement du transistor
en tant qu'élément amplificateur est basé
sur l'effet transistor. En voici sommairement le principe.
La même démonstration s'applique au transistor PNP,
il suffit alors d'inverser la polarité des sources de tensions
continues.
1 - Le transistor non polarisé
Dans les 3 zones N, P et N les porteurs majoritaires sont régulièrement
disséminés : électrons pour les deux zones
N, trous dans la zone correspondant à la base. Pratiquement
aucun porteur de charge ne peut traverser les jonctions
PN.
Les trois électrodes sont :
E : émetteur, relié normalement au - de l'alimentation
B : base, l'électrode de commande
C : collecteur; relié normalement au + de l'alimentation
2 - Application de la tension
d'alimentation
Une tension d'une dizaine de volts (pratiquement entre 3 et 20
volts) est appliquée entre le collecteur et l'émetteur.
Pour limiter l'intensité du courant émetteur-collecteur
en dessous du courant maximum (dépendant du transistor),
on a placé en série dans le circuit une résistance.
Exemple : alimentation 10 volts, IEC max = 10 mA, R sera choisie à
1 kilohms.
Le champ électrique présent dans le transistor provoque
un déplacement des électrons vers le + de l'alimentation.
Toutefois, aux bornes de la jonction EB (émetteur-base)
le champ est nettement plus faible et les électrons de
la zone du collecteur ne peuvent traverser la jonction. Le faible
courant émetteur collecteur est dû aux électrons
ayant traversé les jonctions grâce à l'agitation
thermique.
3 - Polarisation de la base
Une tension positive (par rapport à l'émetteur)
est appliquée sur la base. La jonction EB, polarisée
dans le sens direct, est traversée par un courant d'électrons
important. Comme la distance entre la jonction EB et la jonction
BC est faible, la plupart des électrons se trouvent soumis
au champ électrique important de la jonction BC et sont
attirés par le collecteur. Ils traversent alors la jonction
base-collecteur en sens inverse et provoquent un courant émetteur-collecteur
intense.
Un faible pourcentage des électrons ayant traversé
la jonction EB sont captés par l'électrode de base.
Le courant collecteur est pratiquement proportionnel au courant
base.
Amplification d'un transistor
Un courant base très faible peut provoquer un courant collecteur
important. Le rapport entre courant collecteur IC et courant base
IB est le coefficient d'amplification de courant b . Il
dépend du transistor et des conditions d'utilisation (Ic).
Exemple : un transistor a un b de 100 pour un courant collecteur de
100 mA. Quel est le courant émetteur dans ce cas ?
On commence par calculer IB = IC / 100 = 1 mA. IE = 100+1 =
101 mA.
Tensions et courants dans le transistor
Le schéma ci-contre n'a
pas d'autre utilité que de montrer un transistor NPN, les
courants qui le parcourent (sens de déplacement des électrons)
et les tensions mesurables entre ses connexions.
La représentation symbolique d'un transistor PNP est identique,
à part la direction de la flèche représentant
l'émetteur qui est dirigée vers l'intérieur
du cercle.
Les caractéristiques
limites d'un transistor
Au-delà de certaines
limites : tensions, courant, puissance... un transistor peut être
endommagé si ce n'est détruit. Les valeurs à
ne pas dépasser sont :
VCBO : tension collecteur-base (émetteur ouvert)
- ex : 50 V
VCEO : tension collecteur-émetteur (base ouverte)
- ex : 45 V
VEBO : tension émetteur-base (collecteur ouvert)
- ex : 6 V
ICM : courant collecteur crête - ex : 6 V
IBM : courant base - ex : 200 mA
PTOT : puissance totale dissipée - ex : 300 mW
Tj
: température de jonction - ex : 175 °C