Dés le début des
années 60 les radioamateurs se sont tournés vers
l'espace pour élargir leur champ d'expérimentation.
Un satellite de 4,5 kg équipé d'une balise et baptisé
Oscar-1 (Orbiting Satellite Carrying Amateur Radio), fut lancé
en décembre 1961. Les satellites suivants, conçus
et réalisés sous l'égide de l'AMSAT, organisation
mondiale qui coordonne les actions des associations nationales
dans ce domaine, ont emporté des répéteurs
permettant aux amateurs du monde entier d'échanger des
messages en SSB, CW, FM, Packet-radio... Nous ne verrons ici que
les bases du trafic amateur via satellite en CW ou SSB.
A écouter : Le son des différentes
modulations
Principe
Le satellite se comporte comme
un relais situé à une altitude de plusieurs centaines
de kilomètres mais se déplaçant en permanence
à très grande vitesse. Cette dernière particularité
provoque les phénomènes suivants :
- la fréquence de retransmission
varie à cause de l'effet Doppler-Fizeau
- le satellite tourne sur
lui-même provoquant une rotation de polarisation de l'onde
rayonnée.
- Le satellite n'est pas toujours
visible et la direction des antennes doit être corrigée
en permanence.
L'équipement nécessaire pour le trafic via satellite
Un transceiver classique peut
suffire pour débuter mais un préamplificateur de
réception sera nécessaire pour pouvoir trafiquer
avec des signaux faibles. 10 à 20 watts sont suffisants
dans la majorité des cas et il faut éviter une PAR
trop importante. Le récepteur et l'émetteur devront
pouvoir travailler sur deux bandes en même temps, 29/144
ou 144/435 MHz.
Sur 10 ou 15 m l'antenne peut
être un simple doublet horizontal bien dégagé.
Par contre sur THF des antennes yagi à polarisation croisée
sont la plupart du temps indispensables à cause des rotations
de polarisation : 2x9 éléments sur 2m et 2x15 éléments
sur 70cm. Les antennes devront pouvoir être réglables
en site pour suivre le satellite dans le ciel. Mais il peut être
possible de trafiquer avec seulement un réglage en azimut
lorsque le satellite est bas sur l'horizon.
Pour orienter les antennes
et prévoir les horaires de passage des satellites un ordinateur
équipé d'un programme de calcul est presque obligatoire.
Certains programmes fonctionnant sous DOS (Instant-Track, par
exemple) se contentent d'un simple 486.
Procédure de trafic
Pour débuter on aura intérêt
à se familiariser d'abord avec les particularités
évoquées ci-dessu en faisant de l'écoute.
Pour cela :
- installer un programme de
calcul dans l'ordinateur
- récupérer
les éléments orbitaux récents (moins d'un
mois) sur le réseau packet, Internet
- initialiser le programme
à l'aide de ces paramètres (procédure dépendant
du programme).
- faire un choix de satellites
en fonction de leur mode de fonctionnement, classe d'émission,
état de fonctionnement (voir bulletins de l'AMSAT). Voir
liste réduite des satellites actuellement opérationnel
en phonie/CW.
- examiner les heures de passage, la visibilté, la zone
de couverture des satellites retenus.
- à l'heure H orienter
l'antennes, régler la station sur le mode et la bande concernée
et chercher à entendre la balise du satellite. Noter le
décalage de fréquence du à l'effet Doppler
qui dépend à la fois de la vitesse relative du satellite
et de la fréquence du signal. Sur la bande 70 cm le décalage
peut atteindre 10 kHz (3kHz su 2 m). Retenir que la fréquence
augmente quand le satellite se rapproche et diminue quand il s'éloigne.
- Compte tenu des bandes de
fréquence d'entrée et de sortie du satellite, choisir
une fréquence libre en réception et envoyer un signal
sur la fréquence d'entrée correspondante. On cherchera
à entendre son propre retour aux alentours de la fréquence
théorique.
- Faire des messages brefs,
passer le QTH-locator plutot que la ville.
Signaux entendus sur RS13, bande 2m, le 05/05/2002 vers 2045 UTC
: la balise et la télémétrie
- une station en télégraphie
- une station en SSB.
modes de fonctionnement
Le tableau suivant donne les différentes
combinaisons de bandes amateurs utilisées par les satellites.
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Le code de la colonne
P3D est formé des deux lettres désignant les bandes
de fréquences utilisées pour la voie montante (première
lettre : "uplink") et descendante (deuxième lettre
: "downlink") pour les satellites de type "phase
3D". Il est destiné à remplacer l'ancien code
de la colonne "Mode". On rencontre aussi le mode JA (analogique)
et JD (digital).
La codification
des bandes amateurs et les limites des sous-bandes réservées
au trafic via satellite sont résumées dans le tableau
qui suit :
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min |
max |
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montée |
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montée |
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montée/descente |
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montée/descente |
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montée |
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montée/descente |
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montée |
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descente |
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descente |