Voir aussi : - Le
ROS, rapport d'ondes stationnaires - Réalisation
d'un coupleur HF -
Généralités
Un coupleur directionnel est un dispositif qui permet de contrôler
la transmission d'énergie le long d'une ligne. Il s'insère
sur la ligne, par exemple entre l'émetteur et l'antenne
et mesure le courant HF qui circule dans celle ci en prélevant
une petite partie de ce courant, de l'ordre de quelques %. Sa construction permet de mesurer soit le
courant direct, c'est à dire circulant de l'émetteur
vers l'antenne, soit le courant réfléchi à
l'extrémité de la ligne en cas de mauvaise adaptation
des impédances. En simplifiant quelque peu, on peut comparer
le fonctionnement d'un coupleur directionnel avec celui d'un aiguillage
qui enverrait dans la direction du port P3 un wagon sur dix ou
sur cent. Le port P3 ne reçoit de wagons que de P1, pas
de P2.
La mesure du courant direct et du courant réfléchi
puis le calcul du rapport entre les deux permet de déterminer
le ROS (rapport d'ondes stationnaires) dans la ligne. La plupart
des ROS-mètres utilisent deux coupleurs directionnels ou
un seul coupleur pouvant s'inverser pour mesurer l'amplitude du
courant direct et ensuite du courant réfléchi. Il
y a bien d'autres applications du coupleur directionnel mais c'est
principalement son utilisation dans la mesure des ondes stationnaires
qui intéresse l'amateur d'ondes courtes.
Principe du coupleur directionnel
Un coupleur directionnel est constitué
d'un tronçon de ligne de même impédance que
celle sur laquelle il sera utilisé, par exemple 50 ou 75
ohms. Cette ligne peut être une ligne sur circuit imprimé,
un guide d'onde, un câble coaxial...Pour une ligne coaxiale
on peut utiliser une petite longueur de câble (de quelques
centimètres à quelques décimètres).
Parallèlement à l'âme de la ligne est placée
à quelques millimètres de celle-ci une ligne de
mesure. Le courant qui circule du port P1 au port P2 dans la ligne
principale induit un courant dans la ligne de mesure et provoque
l'apparition d'une tension entre les deux armatures du condensateur
que forment les deux lignes. Dans un coupleur parfait les signaux
générés par ces deux phénomènes
s'additionnent dans le sens direct et s'annulent dans le sens
inverse.
Une des extrémités de la ligne de mesure (port P4)
est reliée au blindage de la ligne principale au travers
d'une charge purement résistive d'une valeur qui dépend
des dimensions de cette ligne de mesure et qui peut être
différente de l'impédance de la ligne principale.
Lorsqu'un courant circule dans la ligne principale du coupleur,
une fraction (un échantillon) de ce courant se retrouve
à l'autre extrémité (port P3) de la ligne
de mesure. Dans un coupleur parfait, le rapport entre le courant
utile allant de l'émetteur vers l'antenne et le courant
prélevé est constant. On peut donc connaître
les variations d'amplitude de l'un en mesurant celle de l'autre,
comme dans un transformateur. La comparaison avec le transformateur
s'arrête là car le coupleur directionnel permet la
mesure du courant direct en ignorant le courant réfléchi
et réciproquement. Le coupleur parfait n'existant pas,
le domaine d'utilisation d'un coupleur réel est limité,
tant dans la bande de fréquence que dans celle des puissances
mises en jeu.
Le facteur de couplage
Le rapport entre la puissance véhiculée Pe
sur la ligne principale et la puissance prélevée
pour la mesure Pmes est le facteur de couplage.
On l'exprime en décibels à l'aide de la formule
suivante :
Pe et Pmes sont exprimées avec la même
unité (watt, par ex.)
Exemple :
- Un coupleur 10 dB prélève 10% de la puissance
véhiculée sur la ligne. Si celle-ci est de 100 W,
la puissance disponible sur le port de mesure sera de 10 watts,
c'est à dire à un niveau -10dB par rapport au niveau
sur le port P1 à l'entrée de la ligne principale.
Plus le facteur de couplage est faible, plus grande sera la puissance
disponible pour la mesure. Pour des mesures en QRP on peut descendre
à 10 dB car l'amplitude du signal doit nettement dépasser
seuil de la diode de redressement.
Le facteur de couplage est généralement de 20 ou
30dB.
La puissance prélevée pour la mesure fait partie
des pertes d'insertion du coupleur.
Pertes d'insertion
Comme tout élément de ligne, un coupleur directionnel
atténue le signal transmis à l'antenne.
Cette atténuation a une double origine :
- des pertes, de même nature que celles introduites par
un connecteur, par exemple (rayonnement par fuite, résistance
des contacts, défaut d'isolation...). Si la ligne de mesure
a ses deux extrémités en l'air ces pertes ont une
certaine valeur, par exemple : 0,1 dB.
- la puissance détournée et due au couplage. Pour
un coupleur dont le facteur de couplage est de 10 dB, ce prélèvement
est de 10%, la puissance en sortie sera égale à
90% de la puissance en entrée, ce qui correspondra à
une perte de 0,45dB entre les ports P1 et P2.
Exemples de pertes d'insertion dues au couplage :
Facteur de Couplage |
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